Voltaire - histoire des voyages de scarmentado
Outre les « grands contes », les plus connus – Candide, Zadig, Micromégas… - , Voltaire a écrit de nombreux petits « contes », souvent de quelques pages. Publié en 1756, l’Histoire des voyages de Scarmentado, a été écrite à une période difficile de la vie de Voltaire. Les aventures de ce personnage se déroulent au tout début du XVII°s, et les références historiques sont assez précises : ainsi le cœur du Maréchal d’Acre. Nous sommes ici à la toute fin du récit : le personnage-narrateur s’est auparavant « promené » dans de nombreux pays d’Europe et en Asie, où à chaque fois il a subi une mésaventure et a dû fuir. Un dernier voyage en Afrique après avoir dû partir précipitamment de l’Empire des Indes va conclure ce périple. Quelle sagesse du récit peut s’établir après un parcours aussi bref et mouvementé ?Nous verrons en première partie la structure du récit et la fonction de clôture du texte ; puis, dans une seconde partie la sagesse du récit à travers le dénouement dérisoire ; enfin, dans une troisième partie, le travail assez original sur le conte philosophique qu’effectue ici Voltaire.
I Structure du récit : un narrateur en mouvementA/ Trois paragraphes qui suivent une progression chronologique : récapitulatif du séjour précédent aux Indes, voyage vers l’Afrique et mésaventure, et conclusion finale du récitB/ Esthétique de l’ellipse : rapidité du récit. Voir : enchaînement des phrases, le peu d’informations données, l’effet de sommaire à certains endroits. Le récit s’accélère à la fin.C/ Un narrateur voyageur : le retour à la maison. Voir la situation de clôture de l’extrait : un excipit (=clôt le texte de manière structurelle) et/ou un desinit ? (= répond à une question du texte)
Ces trois derniers paragraphes de l’Histoire des voyages de Scarmentado connaissent donc une accélération certaine dans le récit. Toute la fin du texte est tendue vers sa « morale », du moins vers le caractère conclusif du dernier paragraphe. Quel dénouement peut