« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage » : au travers de cette citation de Joachim du Bellay, ne peut on trouver plus belle phrase pour s’interroger sur le retour que l’on peut attendre d’un voyage quel qu‘il soit lorsque celui-ci est terminé ? La littérature n’en est elle pas un moyen ? Ne nous emmène t elle pas sur des chemins imaginaires dans des lieux, des temps ou des situations inconnues qui nous permettent de réfléchir sur notre propre condition ? thèse L’aspect le plus trivial du voyage est avant tout la possibilité de se mouvoir dans l’espace : il s’agit là de découvrir des pays, des villes, des lieux inconnus qui peuvent nous paraitre fascinants, dangereux, accueillants, inhospitaliers, avec des couleurs ou des odeurs inédits, peuplés d’êtres au langage différent, à la couleur de peau différente, croyant en une autre religion ou ayant d’autres traditions.
Laurent Gaudé est un spécialiste de l’Italie et nous fait découvrir ainsi dans son roman « Sous le Soleil des Scorta » la région des Pouilles, ses habitants et leur culture teintée de religion et de traditions austères. Il est aussi un grand connaisseur de l’Afrique : il nous emmène sur les chemins du Mozambique dans la nouvelle .. ou au Soudan dans son roman Eldorado.
Le voyage littéraire peut également être d’une dimension temporelle nous projetant à souhait dans le passé ou le futur : ce sont des époques remarquables de notre histoire humaine qui sont explorées telles que la première Guerre Mondiale dans Cris du même Laurent Gaudé ou alors la période du commerce triangulaire entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques à travers sa nouvelle …. D’autres écrivains sont plus à même de nous emmener dans l’exploration de monde futuriste à travers les romans de science fiction : citons Georges Orwell avec 1984 : même écrit depuis presque un siècle, ce roman décrit un monde totalitaire dépassant la vie contemporaine ; citons également Aldous Huxley avec son roman le Meilleur des Mondes