Zola mouret
Octave Mouret est un homme possédant la joie de vivre, intelligent et élégant, un garçon pratique et actif qui va, en quelques années, faire du modeste commerce de sa femme, Mme Hédouin, «un grand magasin» moderne.
Dans son ébauche du roman, Zola le prévit ainsi : «Justement, mon Octave est excellent. Un garçon sans trop de scrupules, que je ferai honnête relativement dans le succès. Il est bachelier, mais a jeté son diplôme au vent. Il est avec les actifs, les garçons d'action qui ont compris l'activité moderne, et il se jette dans les affaires, avec gaieté et vigueur. Fortune considérable. Ne pas oublier son côté fantaisie dans le commerce, son audace, qui ont séduit Mme Hédouin, plus calme et plus droite. Mais lui laisser son côté femme, sa science de la femme, qui l'a poussé à spéculer sur la coquetterie de la femme». Son côté féminin est déjà apparu dans “Pot-Bouille” (pages 22, 299, 317) ; on le retrouve dans “Au bonheur des dames” (page 99). Comme il beau, riche et sensuel (pages 95, 281), le séduisant patron du “Bonheur” traîne tous les coeurs après lui, a de nombreuses liaisons avec des femmes (pages 74, 81, 86, 227, 265, 337). Mais il ne voit dans la femme qu'une chair à faire de l'or, jusqu'au jour où il se laisse prendre par le charme d'une de ses employées, la modeste et vertueuse Denise, qu'il épouse à la fin du roman.. Apparemment, dans ses rapports avec les clientes, il voue un culte à la femme (pages 14, 92, 99, 275, 281, 292, 356). En fait, il les méprise (pages 92, 465) et les exploite (pages 91, 261, 345, 346, 411). Séduire et affoler les femmes n'est qu'une stratégie de vente (pages 51, 90, 91, 92, 95, 125). Avec les vendeuses du “Bonheur”, il est un despote (pages 99, 260), au comportement sans scrupules ; derrière une apparente bonhomie et une feinte douceur, il impose les seules lois de la rentabilité et du profit. Dans sa conduite à l’égard de Denise, on peut relever les signes prémonitoires de l'amour (pages 45, 67, 68, 201).