Zola, l’assommoir
Chapitre 12, La mort de Gervaise
1. L’expression de la déchéance 2. Gervaise et les autres 3. La mort de Gervaise
" Gervaise dura ainsi pendant des mois [...] dans sa niche "
Nous sommes ici au dernier chapitre du roman : Coupeau a été interné à l'asile Sainte-Anne où il meurt d'un delirium tremens. Gervaise a assisté à ses crises d'hallucination et elle est revenue rue de la Goutte-d'Or. Les locataires s'amuseront à la voir imiter les dernières gesticulations de son mari. Ce passage évoque la fin misérable de Gervaise, avec toutes les caractéristiques de l'écriture naturaliste.
I. L'expression de la déchéance L'écrivain naturaliste fait une description qui donne au lecteur l'illusion de voir réellement la scène. Il utilise donc : – gradation dans la déchéance : progression des verbes désignant le cheminement vers la misère absolue : " elle dégringolait plus bas ", " acceptait les dernières avanies ", " mourait un peu de faim ", " elle claquait du bec ", " elle creva d'avachissement " – vocabulaire de la misère : Gervaise connaît la faim (" mourait un peu de faim ", " le ventre vide "), le froid (" elle claquait du bec ", " les os glacés "), l'expulsion (" M. Marescot s'était décidé à l'expulser de la chambre du 6ème ", " elle habitait la niche du père Bru ") l'humiliation (" on la chargeait des sales commissions du quartier ") et le retour à l'animalité : " elle habitait la niche du père Bru ". A la fin, le mot " misère " est employé par le narrateur : " elle s'en allait de misère " : ce terme appelle les pluriels " ordures et " fatigues " = accumulation des misères absolues. – Le thème de l'hérédité : " Dès qu'elle possédait quatre sous, elle buvait " : thème majeur du roman. La vie de Gervaise est soumise à une fatalité.
II. Gervaise et les autres :
Expression d'une opposition : – opposition des pronoms personnels : " elle " # " on " (" On la chargeait des sales commissions ", " on avait