A chaque jour suffit sa peine !
A chaque jour suffit sa peine ! N’est-ce pas le dicton des fainéants, qui invite à modérer ses activités et à prendre sa journée sous le doux angle de l’inaction ? Quoi de mieux avant l’effort ?
Et pourtant, tirée de l’évangile de St Matthieu, au chapitre 6, verset 34 pour ceux qui auraient leur bible sur eux, cette parole divine invite, plutôt qu’à la paresse, à se rapprocher du royaume de Dieu. Je dirais même plus, chers frères et sœurs, que le sens originel de ces mots était qu’il ne fallait pas se soucier des préoccupations élémentaires telles que savoir ce qu’on allait porter dans la journée, vestimentairement parlant mais plutôt qu’il fallait se laisser porter par l’esprit saint. Ce dernier étant fort habile pour vous couvrir par tous les temps.
Cette sentence a donc vu son sens se transformer au fil des siècles. Aujourd’hui, son sens tend à se rapprocher du simple « pourquoi faire aujourd’hui ce qu’on peut remettre à demain ».
A chaque jour suffit sa peine ! Si nous nous rapportons aux textes saints, nous pêchons par action ou par omission. L’omission peut résulter de la paresse, qui ne l’oublions pas, est l’un des 7 péchés capitaux.
Alors, nous voici confrontés à un paradoxe. Faut-il s’accrocher au sens premier de cette phrase « A chaque jour suffit sa peine », ou suivre cette invitation au farniente ? Je vous le demande…
Pour ma part, le choix est fait. D’un naturel fatigué, je ne m’active que pour mieux me reposer et, partant du principe que j’en ai déjà fait assez dans la journée … en me levant, je me complais dans cette agréable procrastination (rien que le mot me fatigue !) qui me pousse à tout remettre aux lendemains.
Déjà tout petit, à l’époque des disneys et des playmobils, lorsque ma tendre Maman me demandait de ranger ma chambre frôlant l’implosion, j’étais trop content de pouvoir mettre en pratique mes cours mal compris de catéchisme : « non Maman, à chaque jour suffit sa peine ». Sous-entendu, regarder