A l’ère de la mondialisation peut on considérer les médias contemporains comme un véritable « quatrième pouvoir » ?
« La course à l’audience est la logique des médias ? La course à l’audience des médias sera la logique du gouvernement » écrivait Régis Debray dans son ouvrage L’Etat séducteur, illustrant ainsi parfaitement la situation ambiguë des médias contemporains à l’heure de la mondialisation.
Médias, du latin medium signifie lien, car c’est ce qu’il est avant tout, un lien entre les individus, un moyen de transmettre l'information au public, par le biais d’un certain nombre de techniques plus ou moins modernes. On voit ici que le média est a priori neutre quant son impact, quant a son pouvoir surtout. Et pourtant, facilement il est qualifié de « quatrième pouvoir » à coté des pouvoirs classiques d’une démocratique que sont l’exécutif, le législatif et le judiciaire dégagé pour la toute première fois par Montesquieu dans son œuvre majeure : De l’esprit des lois.
Cette qualification des médias n’est pas un débat nouveau, le terme de "quatrième pouvoir" est inventé en 1787 par le journaliste Américain Burke. En France, depuis la révolution française, tout au long du 19ième siècle et particulièrement lors de la naissance de la liberté de la presse à travers la loi du 29 juillet 1881, beaucoup ont dénoncé ce média. Et pourtant malgré leur très faible estime de la presse, nombreux sont ceux qui comme Emile Zola, ont rapidement su y déceler une magnifique source de pouvoir politique. En effet, selon lui, «la presse est le réceptacle de tous les ferments nauséabonds. Elle fomente les révolutions, elle reste le foyer toujours ardent où s’allument les incendies. Elle deviendra seulement utile le jour où l’on aura pu la dompter et employer sa puissance comme un instrument gouvernemental... ».
Ces débats vont perdurer tout au long du 20ième siècle, exacerbés par de nombreuses affaires de diffamation, mais également bien sur par la propagande largement