"C'est une profonde erreur de porter un roman à l'écran"

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« C’est une profonde erreur de porter un roman à l’écran ? ». Cette citation déclarée par un écrivain contemporain est source de polémique. Faut-il accepter d’adapter un œuvre littéraire au cinéma ou à la télévision ? Qu’est-ce qu’il y a à gagner ou à perdre lorsqu’un metteur en scène porte un roman à l’écran ?
Plusieurs arguments sont avancés par les opposants à propos de ce sujet. Les amateurs de lecture et de littérature vivent l’adaptation d’un roman comme un scandale voire un massacre. Ils estiment que l’interprétation du roman par le metteur en scène ne respecte pas souvent les choix de l’auteur. La vitesse des informations est quelque fois trop accélérée ce qui empêche le téléspectateur de voir à quel moment l’auteur aimait insister. Par exemple, on pourrait reprocher à un film de supprimer un chapitre du livre, d’interpréter personnellement un passage, de censurer certaines scènes, de changer le décor,… Dans ces différents exemples, c’est donc bien la fidélité à l’auteur qui est dénoncée. Tant l’auteur que le lecteur peuvent vivre cela de façon frustrante.
Un autre argument avancé par les opposants au sujet serait que l’adaptation à l’écran réduit l’imaginaire des spectateurs. Fournir directement des images au cerveau empêche d’imaginer, de rêver, de prévoir ou supposer la suite de l’histoire. En effet, dans le film, tout est fourni au spectateur, tandis que dans le livre, chaque phrase apporte un élément qu’il faut ajouter au précédent. L’histoire ainsi que les représentations se construisent pas à pas, selon sa propre perception et pas celle imposée par le metteur en scène.
Enfin, c’est l’oubli du plaisir de lire qui est avancé. Lire un livre dépasse le simple fait de regarder des phrases et de suivre les mots qui s’y enchainent. Au-delà de cet aspect, prendre le temps de feuilleter un livre et de le sentir en main donne une certaine importance à ce dernier. Il est vrai que pouvoir déposer le roman et se replonger dans l’histoire le lendemain

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