L’interprétation des contes de fées
Louisette Badie Le conte a plusieurs lectures, selon que l’on s’en tienne à l’histoire proprement dite ou que l’on en cherche la signification cachée. C’est ainsi que la psychanalyse s’est intéressée de très près aux messages que les contes peuvent véhiculer.
Les premiers travaux d’interprétation psychanalytique des contes ont débuté avec Sigmund Freud (1) et ses recherches sur l’inconscient.
Les théories psychanalytiques de Freud Freud développa plusieurs théories autour des contes. - Une théorie expliquant que les contes sont le résultat de compromis entre les différentes instances de la vie psychique : le Moi, le Ca et le Surmoi. (2) - Une théorie de développement de la personnalité humaine évoquant l’évolution de la sexualité de la toute petite enfance jusqu’à la génitalité adulte en passant par de nombreuses épreuves à résoudre, dont le complexe d’Œdipe. - Une théorie des processus inconscients où le fantasme, l’accomplissement d’un désir, joue un rôle dans l’élaboration de désirs fictifs, notamment dans les contes populaires : fantasme de retour au sein maternel avec l’enfant caché par la femme de l’Ogre, fantasme de la scène primitive avec la chambre interdite de Barbe-Bleue, fantasme de séduction avec Peau d’Âne… C.G Jung disciple et dissident de Freud élargit le champ de l’inconscient individuel à l’inconscient collectif.
C. G. Jung et la psychologie des profondeurs La psychologie des profondeurs de C.G. Jung (3) offre un instrument de choix pour l’éclaircissement du symbolisme des contes. En reconnaissant l’existence d’un inconscient collectif dont les éléments dépassent l’individu, elle permet de déceler dans ceux-ci des significations d’une valeur constante et des enseignements d’une large portée. Jung disait que ce sont les contes de fées qui permettent le mieux s’étudier la psyché. Ils reflètent avec clarté les structures psychiques fondamentales. Ils expriment de façon sobre et directe les processus