L’Etranger

Year 13

I. L’incipit.

Meursault reçoit un télégramme très court de l’asile lui annonçant la mort de sa mère : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. »
Ce télégramme est très formel, très froid. Il n’y a même pas de réelles phrases, seulement des mots, comme dans une petite annonce dans un journal. C’est très impersonnel, et le télégramme pourrait être adressé à n’importe quelle personne dont la mère serait morte. Les mots dans ce télégramme sont un peu comme des fouets, c’est un style très haché, comme d’ailleurs la plupart des phrases du livre qui sont très courtes. Pourtant, Meursault ne semble pas touché par la froideur et la dureté du télégramme, bien au contraire, il réagit un peu comme le télégramme : il est froid et reste de marbre. En effet, il se préoccupe plus du jour de la mort de sa mère que du fait qu’elle soit vraiment morte (« aujourd’hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas »). Meursault ne semble pas ému, puisqu’il ne pleure pas. Il est d’ailleurs plus embêté par les soucis que le voyage jusqu’à l’asile va lui poser que par la mort de sa mère. Meursault aime beaucoup sa routine, et la mort de sa mère semble n’être pour lui qu’un évènement bouscule sa routine. Par exemple, même si sa mère est morte, Meursault mange chez Céleste, comme tous les autres jours de sa vie. Il a besoin de sa routine pour se sentir en sécurité. A cause de la réaction de Meursault, le lecteur peut penser qu’il n’aime pas sa mère et que sa mort ne le touche pas. Il a en effet l’air très détaché de sa mère et ne l’a d’ailleurs pas vu depuis un an. Cependant, il serait peut-être un peu naïf de penser que le fait que Meursault ne pleure pas et ne réagisse pas comme on l’attend veut dire qu’il n’aime pas sa mère (pleurer pour la mort de sa mère est ce que la société nous dit de faire, c’est dans les mœurs). Meursault est un personnage très particulier qui a de la difficulté à montrer ses émotions,