L'idée coloniale en france
Introduction
« Colonies (nos) : s’affliger quand on en parle », d’après le Dictionnaire des idées reçues de Flaubert. La formule de ce dernier semble bien exprimer une attitude générale qui est, à la fin du Second Empire, celle de la grande majorité des français. Loin de susciter la ferveur populaire tout au long du siècle, l’expansion coloniale laisse constater une absence d’intérêt, voire une ignorance très largement partagées, faisant planer de nombreux doutes sur le sujet.
Le colonialisme qui est « une doctrine ou une idéologie justifiant l'extension de la souveraineté d'un État étranger sur des territoires situés en dehors de ses frontières nationales » n’a donc jusque la chute du second empire pas laissé place à une véritable « conscience coloniale » en France. Bien qu’il n’est aucun régime qui n’ait à son tour contribué à accroitre le domaine extérieur de la France, aucune véritable politique d’expansion coloniale n’a été mise en œuvre. En prenant la décision de s’emparer d’Alger, Charles X n’avait en aucune façon l’intention de s’engager dans la conquête d’un vaste empire nord africain : il n’était question que d’une opération limitée, destinée à rehausser le prestige de la monarchie restaurée.
Suite à la défaite de Sedan et à l’établissement de la III République, c’est dans une France affaiblie et mutilée que la colonisation devient un véritable enjeu d’où sortira pour la première fois une politique coloniale continue et délibérément auto justificatrice.
On peut dès lors se demander :
En quoi le changement de vision de la question coloniale, considérée jusque là comme la seule affaire des grands de l’Etat, a-t-il finalement permis un renouveau national ?
Il est donc question de voir le développement de cette idée coloniale, sa réception, ses influences et, à la marge, ses conséquences multiples.
Pour cela, nous verrons dans un premier temps l’apparition des prémisses de cette idée coloniale