L'acquisition de la citoyenneté romaine
« Civis romanus sum ». Telles sont les paroles prononcées par les Romains pour manifester la fierté qu’ils ont d’être citoyen. A travers cette déclaration, les Romains montrent qu’ils sont des hommes libres et qu’ils jouissent, au sein de la cité, des droits et devoirs conférés par leur statut de citoyen. Cette proclamation nous conduit donc à nous interroger sur le concept de la citoyenneté romaine.
Dès lors, afin de mieux appréhender la citoyenneté romaine et comprendre de quelles manières elle s’acquiert, il est utile de définir au préalable la cité et le citoyen. En effet, les notions de « cité », « citoyen » et « citoyenneté » sont indéfectiblement liées, comme nous le confirme d’ailleurs l’étymologie de ces notions : le terme « citoyenneté » dérive du mot latin civis qui désigne le citoyen, civis étant lui-même construit d’après la notion de civitas qui signifie cité. La cité antique correspond à un territoire dont les habitants se gouvernent par leurs propres lois ou à une fédération autonome de tribus groupées sous des institutions religieuses et politiques communes. Aristote (384-322) définit la cité comme « la communauté née de plusieurs villages, parfaite, atteignant pour ainsi dire le niveau de l’autarcie complète ». Dans un autre passage de son Politikon, il ajoute que la cité est aussi « une participation commune à un système de gouvernement ». Il ressort donc de ces définitions que la finalité de la cité est essentiellement politique car il s’agit d’une organisation sociale vouée au gouvernement d’une communauté. Il convient alors de nous intéresser aux acteurs de la vie politique de la cité : les citoyens. Le citoyen est l’individu qui jouit du droit de cité ou de la citoyenneté. Le terme « citoyenneté » est un néologisme désignant celui qui détient le statut de citoyen. La citoyenneté peut donc s’analyser comme l’ensemble des droits et devoirs du citoyen