L'affaire schnaebelé
Master Histoire militaire comparée, géostratégie, défense et sécurité
Année universitaire 2010-2011
UE 6 Sécurité et information (26 h - 3 crédits)
Cours ≪ Renseignement, sécurité et mondialisation ≫
Jacquot Sophie
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L’affaire Schnæbelé.
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Introduction :
1887, le général Boulanger est au ministère de la guerre dans le cabinet Goblet. Il tient un discours revanchard à l’encontre de l’Allemagne qui a annexé l’Alsace et une partie de la Lorraine quelques années plus tôt. Préparant la guerre, Boulanger développe les activités d’espionnage en demandant aux commissaires de police de la frontière Est de rester en contact avec les espions français en Alsace-Lorraine et les partisans déclarés de la France. Guillaume Schnæbelé est un de ces commissaires.
I) Schnæbelé et Gautsch
Schnæbelé est d’origine alsacienne, il est né en 1831 à Eckbolsheim. Après la guerre franco-prussienne en 1870, il choisit la France. Il est en poste à Pagny-sur-Moselle en Meurthe-et-Moselle. De l’autre côté de la frontière, Gautsch, son homologue allemand est aussi d’origine alsacienne mais à l’issue du conflit, il a choisi l’Allemagne. Il est devenu fonctionnaire de police du Reich.
Schnæbelé a traité Gautsch de renégat, et ce dernier l’a accusé devant témoins d’espionnage. Les deux hommes ne s’aiment pas. Preuve en est, Gautsch écrit à Schnæbelé, lui indiquant qu’il souhaite s’entretenir avec lui sur une affaire privée. Il se voit répondre qu’il n’a qu’à venir lui rendre visite dans sa maison à Pont-à-Mousson. N’obtenant gain de cause, Gautsch revient à la charge, prétextant un poteau frontière allemand renversé nécessitant un procès-verbal.
II) 20 avril 1887 : le piège
Le rendez-vous donné est en fait un guet-apens. Schnæbelé, arrivé au point de rencontre prévu, attend son homologue et fait les cent pas sur la frontière lorsque deux hommes portant de longues blouses grises se jettent sur