L'alphabet kurde
*********
Ces principes imposent trois constats : le premier est le souci d’élaborer un alphabet proche de l’alphabet turc latin qui a été adopté en 1928. Or, il se trouve que le dialecte choisi comme base du nouvel alphabet est le kurmanji, parlé majoritairement par les Kurdes de Turquie.
********
Le deuxième constat concerne le choix des caractères latins pour le nouvel alphabet kurde. Si ce choix peut s’expliquer par les insuffisances de l’alphabet arabe à rendre compte des sons du kurde, il n’empêche que l’adoption de l’alphabet latin est considérée comme un pas vers la modernité et représente, aux yeux des réformateurs, de nombreux avantages : les échanges avec l’Europe et nombre très important de pays utilisant l’alphabet latin seront facilités, la possibilité d’employer le matériel technique (imprimerie, machines à écrire, installations téléphoniques, etc.) créé sur la base de l’alphabet latin permettra une meilleure diffusion du kurde, etc. Mais ces aspects techniques semblent mineurs par rapport à la signification culturelle associée à l’usage de l’alphabet latin : « Evidemment, nous les Kurdes aussi nous aspirons à nous moderniser, l’adoption de l’alphabet latin est une de ses preuves ». (Hawar, n°1, p.10, 1932).
************
Par