Marine, arthur rimbaud
« Illuminations » est un recueil composé d’environ 57 poème en prose écrit par Arthur Rimbaud de 1873 à 1875 et publié en 1886. La ville est un thème que l’on retrouve dans la majorité des poèmes qui le compose. Certains, tels que « Ville » au singulier et « Villes » au pluriel, en porte le titre. « Marine » apparait alors immédiatement en contradictions avec le reste de l’ouvrage par son titre mais aussi par son contenu, qui semble inspiré du tableau de Joseph Turner, « Yatch approchant des côtes », peint en 1840-45. C’est en lisant de manière plus approfondie ce poème, que l’on remarque le rythme binaire qui reste présent dans la totalité du poème pour réunir la terre et la mer. Nous chercherons alors à savoir si ce poème peut retranscrire une image de chaos. Pour cela, nous verrons dans un premier temps les éléments qui apporte la confusion au texte puis nous étudierons la visualisation du mouvement de la mer qu’apporte le poème.
Le titre du poème « Marine » laisse penser qu’il y sera abordé le thème de la mer mais en lisant le premier vers, une confusion entre mer et terre s’établit et crée alors une confusion.
Tout d’abord, la construction en chiasme domine dans le poème. En effet, l’alternance entre phrases nominales et phrases verbales est fréquente, tout comme celle abordant le domaine maritime et le domaine terrestre. Cette construction binaire permet alors le croisement des idées et du vocabulaire. Le vers 1 qui donne une image paysanne, et le vers 2 qui retranscrit plutôt une vision maritime ont tous les deux un mot commun « argent ». L’entrelacement des idées et des éléments terrestre et maritime est alors évidente. De plus, aux vers 8 et 9, qui sont respectivement « Vers les piliers de la forêt » et « Vers les flots de la jetée », on remarque que le premier est consacré au lexique terrestre contrairement au deuxième qui est plutôt maritime. Cependant, « piliers » peut autant faire référence aux pilotis dans la mer