L'amour dans roméo et juliette
Point de départ : Céline : « L’amour, c’est l’infini à la portée des caniches »
I- De quelques amours … qui n’en sont pas :
1) Le désir charnel
L’amour = un phénomène avant tout physique. Conception des valets (I1 : « in choler, we’ll draw ») et de la Nourrice mais aussi des plus nobles : Mercutio (métaphore de la nèfle et de la poire), Roméo et même Juliette, qui attend son dépucelage avec impatience. Un discours accessible au public populaire mais qui touche aussi les gentlemen des loges venus d’encanailler.
Un amour qui répond à la logique du désir et qui s’explique en particulier par une attirance physique : c’est ce que Cohen dans Belle du seigneur appellera « babouinerie » = notre propension à nous laisser séduire par l’aspect physique de l’autre.
Cet amour physique, que l’homme ressent comme tout animal, est souvent violent. Il est acte de domination : de l’homme sur la femme : être capable d’amour physique = montrer sa virilité. Les femmes ne sont que des objets à remplir (« les plus faibles des vases » que viendront « fleurir » « un fameux morceau de chair ») d’une famille sur l’autre : les domestiques Montaigus parlent de violer les femmes Capulet
De là, une assimilation entre l’épée et le sexe dressé (I1 : « pour être brave, faut être droit » + Capulet est dominé par sa femme qui, dans la querelle, lui suggère des béquilles plus que de tirer son épée : sans doute, dans sa vieillesse, est-il tout aussi incapable de défendre les intérêts de sa famille que de satisfaire sa femme). L’amour est agression quand il ne fait qu’être physique
2) L’amour imposé : le mariage
A l’opposé de cette attirance instinctive de l’homme pour la femme, l’amour est régi à Vérone par des codes bien plus culturels. Le mariage est le moyen, là encore pour les hommes mais aussi pour les parents, d’imposer une union et de construire le sentiment. C’est la définition de Capulet : l’amour est imposé par la décence