L'art en philosophie
I Le beau existe-t-il dans la nature ou dans l’art ?
1 L’art imite la nature 2 La nature imite l’art
II Le beau existe-t-il dans les choses ou dans le regard que nous portons sur elles ?
1 Le beau n’est pas la représentation d’une chose belle, mais la belle représentation d’une chose 2 Le beau n’est pas l’agréable. L’universalité du jugement de goût
III Le beau existe-t-il encore dans l’art ?
1 Un certain art contemporain : les objets triviaux deviennent des oeuvres d’art 2 « Ce n’est pas de l’art », ou « Ce n’est pas beau » ?
Introduction Il faut en premier lieu souligner l’ambiguïté du mot art, ambiguïté qui provient du fait qu’à l’origine, on ne distingue pas nettement les notions d’art et de technique. Le mot grec technè, comme le mot latin ars, désigne tout à la fois le métier, le savoir-faire, l’habileté, la méthode, la ruse, et l’art. On retrouve d’ailleurs cette ambiguïté dans le mot français art, qui peut tout autant désigner une technique (l’art du jardinier, l’art du médecin, les arts martiaux) que ce qui relève des beaux-arts. Progressivement, on prendra l’habitude de réserver le mot art pour les productions esthétiques (pour les oeuvres belles), et le mot technique pour les productions utilitaires. Cette ancienne complicité entre l’art et la technique nous rappelle :
- qu’il n’y a pas d’art sans technique. Même l’artiste le plus génial doit d’abord travailler pour créer, le musicien fait ses gammes etc. Mais bien sûr la technique doit être à ce point intériorisée qu’elle en arrive à se faire oublier. Lorsque j’écoute un opéra de Mozart, je ne perçois pas tout le labeur, toute la peine, qu’il a coûtés à Mozart. D’autre part, cette technique qui est nécessaire n’est bien sûr pas suffisante pour que l’on devienne artiste. Les meilleurs techniciens ne sont pas des artistes, il faut pour être artiste quelque chose en plus, quelque chose de mystérieux, que l’on appellera, au