L'assimilation - decolonisation
L'assimilation est le mode de décolonisation qui attribue aux indigènes l'égalité civile et politique, et, corrélativement, intègre l'ex-colonie à l'État colonisateur.
Des précédents de cette solution ont existé de longue date, puisque l'Empire romain en a fait usage périodiquement, jusqu'à l'Édit de Caracalla, exemple le plus imposant de cette politique, qui a accordé en 212 la pleine citoyenneté romaine à tous les hommes et femmes libres de l'Empire.
La France a expérimenté ce type de réforme dans ses colonies, d'abord en Algérie où le Sénatus-consulte de 1865 a accordé à tous les indigènes, sujets français musulmans ou juifs, la possibilité de devenir individuellement citoyens, à condition d'adopter le statut civil laïc de droit commun (pas de polygamie) et d'en accepter tous les devoirs (service militaire, impôts).
Ensuite, toujours en Algérie, un pas de plus a concerné les indigènes juifs. Ceux-ci, antérieurement traités en parias ("Dhimmis") dans leur propre pays par la conquête musulmane, avaient accueilli en 1830 les Français en libérateurs et adopté d'emblée la langue et la culture française. C'est pourquoi, lorsque, en 1870, le décret Crémieux du gouvernement de Défense nationale a attribué d'office la citoyenneté française aux indigènes juifs, mais en supprimant leur statut civil religieux mosaïque, ceux-ci n'en ont pas moins bien accueilli la réforme et les devoirs nouveaux qui en découlaient. Cela s'est largement vérifié sur les champs de bataille de 1914-1918 et de 1939-1945.
Ce décret Crémieux était certes un premier acte de décolonisation, mais il était partiel. Il aurait fallu l'étendre ultérieurement aux musulmans, comme le réclamèrent notamment plusieurs dirigeants juifs, tels que le professeur Henri Aboulker et le docteur Loufrani, et surtout comme l'ont revendiqué plusieurs grands patriotes musulmans, comme l'Emir Khaled, descendant d'Abd El Kader, en 1920, et Ferhat Abbas, jusqu'en 1943.
C'est pourquoi les