L'autobiographie
I Définition
Le terme autobiographie est apparu au début du XIXe siècle. Il est formé de trois mots grecs : graphein (écriture), bios (vie) et autos (par soi-même). Philippe Lejeune a défini ce terme dans L’Autobiographie en France : « Nous appelons autobiographie le récit rétrospectif en prose que quelqu'un fait de sa propre existence, quand il met l'accent principal sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité. »
L'écriture autobiographique concerne tous les récits de vie : il peut s'agir de la vie d'une personne réelle (par exemple un écrivain) ou de la vie d'un personnage fictif.
Au XVIe siècle, avec l’humanisme, le genre s’affirme grâce à l’intérêt centré sur l’individu. On le voit avec Montaigne et ses Essais, bien que l’absence de chronologie nous défende d’y apposer le nom d’autobiographie au sens strict. Néanmoins, pendant la période classique, elle ne connaît guère de véritable avancée, car on apprécie peu de parler excessivement de soi (« Le moi est haïssable », selon Blaise Pascal). C’est un peu plus tard, en 1782 que Rousseau écrit la première véritable autobiographie — au sens moderne du terme : les Confessions (d’aucun tiennent néanmoins les Essais de Montaigne pour l'œuvre fondatrice du genre). L'autobiographie se reconnaît par la présence de la première personne du singulier dans le texte.
La première autobiographie « reconnue » en tant que telle est celle de Rousseau, Les Confessions datant du XVIIIe siècle (dont le titre a été inspiré par Confessions de saint Augustin qui, elles, ne correspondent pas exactement aux critéres de l’autobiographie : en effet, bien qu’elles soient l’une des premières œuvres d’introspection, les Confessions d’Augustin n’ont pas pour but de mettre l’accent sur la singularité individuelle de l’auteur, mais au contraire de présenter sa vie comme un cheminement intellectuel et spirituel caractéristique de la condition humaine en général ; elles s'inscrivent de plus