L'autorité est-elle toujours respectable ?
Meryl
L'autorité est-elle toujours respectable ?
« Le principe de la monarchie [...]se corrompt lorsque le prince change sa justice en sévérité ; lorsqu'il met, comme les empereurs romains, une tête de Méduse sur sa poitrine ; lorsqu'il prend cet air terrible et menaçant que Commode faisait donner à ses statues. » ( Montesquieu, de l'Esprit des lois, livre VIII, 6-7-8)
Par cette citation, il est aisé de constater que « l'autorité », qui est le pouvoir de commander, de se faire obéir et de décider, peut se présenter sous différents aspects. Elle peut-être juste ou injuste, légitime ou illégitime. Quant à savoir, dans quelle mesure l'autorité est respectable, l'histoire nous apprend que les conquêtes de la démocratie se sont faites par une lutte incessante contre l'autorité absolue : celle de Dieu et de l'Eglise, celle du Roi totalitaire de l'Ancien Régime. A l'inverse, le gouvernement du Maréchal Pétain s'est construit en réaction contre une prétendue remise en cause des autorités, sur la restauration du respect absolu de l'autorité de l'Etat, en la personne de son chef, de l'Eglise et du père de famille. Enfin, 1958 a vu en France l'instauration d'un pouvoir fort et centralisé que personne n'a contesté. Il semble donc que les citoyens comprennent qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre la démocratie et l'autorité. Cette dernière serait même une sorte de garantie de la liberté.
En effet, l'absence d'un pouvoir fort n'est pas toujours ressentie comme la voie menant au bonheur. L'autorité est semble-t-il, une nécessité, un impératif dont l'une des missions est de maintenir une cohésion minimum du groupe.
Cette idée, Montesquieu l'avait bien comprise. Aussi ne cherche-t-il pas à détruire l'autorité au profit de l'anarchie, sachant pertinemment que les plus forts s'empareraient du pouvoir aussitôt que celui-ci serait abandonné. L'autorité se transformerait alors en despotisme privant ainsi le peuple de tout espoir de reconquérir ses