L'avare, une comedie
Cleante. Molière se moque de cette propension de la jeunesse à vouloir suivre une mode dispendieuse et mener grand train. Non sans humour, Molière place dans la bouche paternelle un reproche de style précieux : « vous donnez furieusement dans le marquis ».
Le rôle de l’argent dans le destin des filles, notamment lorsqu’elles doivent contracter une union matrimoniale. Le mariage, dans la bouche de l’avare, est d’abord une transaction commerciale où sont clairement examinés profits et pertes. Si une telle appréciation n’étonne pas chez Harpagon, elle demeure présente en arrière-plan pour les autres personnages.
Molière aborde le rôle de l’argent dans ses rapports avec le pouvoir. Celui qui a de l’argent peut imposer sa volonté à ses semblables. Il est écouté sinon entendu, craint à défaut d’être respecté. La fortune donne du poids à ses envies. Il tient comme en otages ceux qui gravitent dans son entourage. Il est exposé à la flatterie.
Le pret
Il faudrait aussi faire une place spéciale à la pratique honnie de l’usure1.
Cette comédie présente deux séries de personnages opposés par l’argent :
Valère s’oppose à Cléante.
Valère et Cléante incarnent la jeunesse masculine, pris par la passion amoureuse et cherchent à construire avec ténacité leur bonheur. Cependant leur système de valeurs diffère. L’argent les sépare. Cléante est oisif, dépensier, futile. Il recourt aux hasards du jeu pour se procurer les moyens de satisfaire sa passion. Valère se montre plus réfléchi, il n’hésite pas à mettre sa fortune entre parenthèses, à travailler dans un emploi de domestique, à se contenter de peu.
Harpagon s’oppose à Anselme.
Harpagon et Anselme sont tous deux des bourgeois cossus, souhaitant une douce fin de vie auprès d’une jeune femme. Là encore, l’usage de l’argent les sépare. Harpagon est foncièrement égoïste et colérique. Son bien et ses enfants sont source d’inquiétude. Anselme est calme, honnête et généreux. Il est