L'avare vu par un psychanalyste.
Vouez l'Avare: sa passion de l'avoir le mène à se faire avoir; mais au-delà de l'argent, il s'agit de l'homme qui a l'objet de son désir; il a son comptant de jouissance =, il l'a tellement qu'il est dedans, dans sa boite hermétique, sa "cassette". Tout son être s'y épuise. Chez lui, l'homme et l'automate, l'humain et le pantin font un mélange qui nous émeut et frise l’absurde ("Montre moi tes mains ! Les Voilà. Les autres !"). Son aspect "automate" c'est à dire compulsif, est ce par quoi il est le plus poignant, le plus humain, en proie aux déchirement les plus "vivants" entre l'être et l'avoir.
Du reste, être défini par son avoir, y en a-t-il tant qui y échappent ? Ou qui résistent à cette emprise ? Ce n'est pas l'avoir comme tel qui est comique, c'est sa façon subreptice d'aborder l'être, de jouer avec, de l'épuise. Et l'être tient bon il résiste. Cette résistance lui vient surtout de l'amour. L'avare voudrai aimer... Entre l'avoir et l'être, l'harpagon est biaisé par le désir.
Mais ne pas "avoir" est parfois plus drôle: ne pas avoir le modèle, ne pas avoir la clé, le mode d'emploi; ne pas savoir s'y prendre, faire les choses de travers, etc. Ce manque inévitable, tout le monde en a souffert; donc le monde rit de vous voir coincé là. C'est le triomphe infantile, le succès de celui qui a face à celui qui n'a pas; de ceux qui ont le savoir face au "béotien". Et ce jeu haletant entre avoir et se faire avoir est un des fils rouges du