L'ecole methodique
Le terme « méthodique » est d'origine contemporaine. Ce qualificatif est utilisé pour distinguer un groupe s'inspirant des procédés pratiques du positivisme comme discipline fondée sur des documents, sur l'honnêteté intellectuelle, la rigueur. l'école positiviste, a partir de 1860, et les progrès de la science favorisent son expansion. Ce groupe se place dans les perspectives ouvertes par Hippolyte Taine et Fustel de Coulanges. Dans leur lignée, Charles Seignobos, à partir de 1897, définit avec une rigueur exemplaire les lois d'une critique historique minutieuse. Le refus de la réflexion historique est fondé sur une défiance méthodique: « Tout ce qui n'est pas prouvé doit rester provisoirement douteux ». Cette démarche, qui conduit à une histoire événementielle, dogmatique et désincarnée est systématisée par l'école méthodique organisée autour de La Revue historique fondée en 1876. Le cloute, de système, devient méthode de rédaction historique.
Dès lors, quel est l'apport et les limites de cette école aux sciences historiques ? La réponse à cette question revient à étudier de prime à bord les fondements, l'apport et enfin les limites de l'école méthodique.
I- LES FONDEMENTS DE L'ECOLE METHODIQUE
1. Présentation et origines
Les historiens qualifiés de méthodiques appartiennent à une génération marquée par la défaite de 1870 et grandement influencée par la recherche historique Allemande. C'est la première fois dans l'historiographie française que l'on peut parler d'école. La naissance de l'école méthodique est souvent datée du « Manifeste »qu'écrit Gabriel MONOD en guise de premier éditorial de la Revue historique( 1876).L'introduction aux études historiques de Charles LANGLOIS et SEIGNOBOS(1898) est aussi considérée comme un texte fondateur.
Les origines immédiates de cette école nous met aussitôt en présence d'une revue, « La Revue historique »fondée en 1876 par Gabrie MONOD et FAGN1EZ, et d'un traité de méthode rédigé par