L'empire britannique 19e siècle
La fin des French Wars coïncide en Inde avec la destruction des derniers Etats semi-indépendants (troisième guerre marathe, 1817) et la subordination politique des États du Nord (Népal et Punjab). Disposant d’une puissance militaire et navale sans équivalent régional, l’Angleterre utilise, comme au XVIIIe siècle, ses forces armées anglo-indiennes au service d’une politique d’expansion, souvent préventive et non planifiée. Dès le début des années 1830, elle les mobilise également pour soutenir les intérêts régionaux et impériaux émergeants au Levant comme en mer Rouge que paraissent menacer les Français, les Égyptiens, les Russes ou les Persans. Le dispositif militaire en Inde, complexe et redouté, souffre néanmoins de faiblesses structurelles que la guerre de Crimée et la mutinerie des cipayes (1857-1858) exposent. Une fois cette puissance armée réorganisée, la fonction stratégique régionale et impériale de l’Inde est consacrée. Les forces britanniques, dont le Raj est la principale « caserne » de l’Empire mid-victorien, sont déployées avec des contingents indiens dans les théâtres est-africain (1867), extrême-oriental (1860), et méditerranéen (1878). La lutte d’influence anglo-russe en Asie Centrale, particulièrement marquée entre 1879 et 1905 ramène néanmoins les stratèges anglais à une perspective plus régionale et défensive. Adaptées à des missions régionales d’ampleur limitée, les forces du Raj jouent, durant la Grande Guerre, un rôle auxiliaire, mais important. Retrouvant après 1919 ses anciennes missions de gendarme impérial, le Raj parvient dans et sur ses frontières à préserver vaille que vaille un ordre précaire par la coalition de moyens éprouvés et de nouvelles armes, adaptées au défi de l’éloignement et des distances intérieures.
Les composantes de la puissance militaire et navale, leurs forces et leurs faiblesses comme le rôle de l’Inde dans le système de défense de l’Empire (au sens large) domineront