L'empire contre-attaque
De L.Ekdhal, le 29/01/2004.
La dynastie des sons fixés. A la fin de la première moitié du Xxe siècle, parallèlement à la lente cicatrisation des événements tout juste passés et avec la déception liée à l’échec des révolutions sociales tentées et échouées, des inventions techniques se multiplient et fondé en elles, naît l’espoir d’une reconstruction future. Les mouvements artistiques de tous les domaines se déchaînent et tentent de faire table rase de l’académisme périmé. Les artistes veulent du neuf.
Le développement de machines de toutes sortes et le détournement de leur usage utilitaire à des fins créatives par des artistes à la curiosité aiguisée et à l’esprit o combien novateur, inaugurent une grande période d’expérimentations inédites. L’apparition de nouvelles technologies de communication telles que la radiodiffusion et l’invention de machines à enregistrer et reproduire le son, bouleversent à jamais les habitudes. En effet, l’auditeur ne voit plus la source du son entendu. Et en plus, il ne se produit plus seulement en temps réel.
A l’aide de ces machines, Les artistes expérimentateurs, à la manière d’un alchimiste fou, capturent, filtrent, transforment, dissolvent, fondent, mélangent des bruits captés aux microphones, des chutes de sons non-utilisées, tranchent des morceaux de musiques enregistrées (ce qu’on appellera plus tard les samples), les mélangent , les mettent à l’envers puis à l’endroit, dans tous les sens, inventent d’autres machines excentriques. En colonisateurs d’un nouveau monde sonore inexploré, ils défrichent cette terra incognita, pour y bâtir leurs idéaux où n’importe quel bruit capté et apprivoisé devient lui aussi matière à faire de l’art. D’expériences audacieuses en réflexions poussées, ils inventent des techniques et des structures nouvelles.
Ainsi, une nouvelle ère s’amorce annonçant la fin de la suprématie de la musique notée (à base de notes) sur l’univers