L'empire du gabou - naissane, organisation et declin
INTRODUCTION.
Le Kabou est, de tous temps, un pays rural. Privilégié par une pluviosité plus importante et un réseau fluvial assez développé, le Kabou est peuplé d’une population nombreuse, groupée dans des villages vivant entièrement de la culture de céréales auxquelles il faut ajouter l’élevage de bœufs et de moutons, la chasse et la cueillette. La communauté villageoise, maîtresse de ses terres, vivant de sa propre production, est, depuis les temps les plus reculés, la base de la civilisation dans toute cette savane soudano-guinéenne. A partir du XVe siècle cependant, le Kabou est ouvert au grand commerce atlantique et sert de voie de passage entre l’intérieur et la côte. Il n’en reste pas néanmoins un pays d’agriculture qui produit plus pour sa survie que pour les échanges. I) NAISSANCE
Le royaume du Gabou, d'après la tradition orale, a été fondé par le Malinké Tiramakan Traoré, l'un des généraux de l'armée de Soundiata Keita, le fondateur de l'empire du Mali. C'est au début du XIIIe siècle que celui-ci conquit la région qui allait devenir le royaume du Gabou, d'abord vassal de l'empire du Mali. Après la chute de cet empire, trois dynasties, toutes d'origine malinké, allaient régner sur le Gabou, les dynasties Nancoo, les Sané et les Mané, aux origine a la fois malinké, bainouk et diola. Avant l'arrivée des conquérants malinkés, la région était déjà habitée par des ethnies diverses, Diolas, Peuls, Baïnouks, Manjaques, Balantes, et par d'autres groupes mandingues : Sossés, Soninkés. Les bainouks étaient les rois de ce territoire avant l'instauration du Gabou, ils avaient constitué de puissantes chefferies, qui formaient un vaste royaume, dirigé par un roi. Plus tard le royaume bainouk et ses provinces, devinrent vassaux du Kaabu. Celui-ci s'étendait des régions du sud du fleuve Gambie – aujourd'hui la Casamance , jusqu'au nord de l'actuelle Guinée-Bissau. Le royaume vivait d'une agriculture florissante (le Gabou était très boisé avec de vastes