L'enfer c'est les autres
Je pense qu’on est toujours prisonnier du regard des autres, car on a besoin de l’autre pour obtenir une vérité quelconque sur soi, on doit toujours passer par l’autre pour se voir d’une manière totalement objective. Le jugement de l’autre est indispensable à notre existence et est d’ailleurs essentiel à la connaissance que nous avons de notre « moi »: c’est par l’autre que nous pouvons saisir réellement notre existence et accéder à une connaissance véritable de nous-même. Remarquons qu’au plus profond de notre conscience et de notre subjectivité, les autres nous déterminent ; c’est pourquoi l’existence du jugement d’autrui est donc une donnée fondamentale et irréductible. Mais il est important de remarquer que ce jugement est très manichéen : ce regard peut nous apporter beaucoup de bien personnel mais celui-ci peut aussi nous être intolérable. Prenons l’exemple de Huis-Clos : SARTRE, qui est, selon moi, le théoricien le plus affirmé dans le domaine des relations avec les autres, affirme que « l’Enfer, c’est les autres ». Chacun est le bourreau de l’autre, qu’il torture en le soumettant constamment à son jugement, en le condamnant pour ainsi dire à mort. Dans ce cas-ci, les personnages vont découvrir que la pire condamnation, c’est que le regard d’autrui est omniprésent et