Introduction * Rappel historique : l’Empire ottoman recouvre une période historique de plus de six siècles, de la toute fin du XIIIème siècle à l’après-Première Guerre mondiale. L’Empire ottoman devient le centre du monde musulman au début du XVIème siècle lorsque le dernier calife abbasside exilé au Caire lègue son titre de calife au sultan ottoman Selim Ier qui transfère le siège du califat à Istanbul. * L’enjeu de cet exposé est de rechercher les traces laissées par cet empire dans les Etats qui lui ont succédé sur son territoire ; Etats qui sont principalement arabes, mais le cas turc sera évoqué dans une perspective comparative, et, de manière beaucoup plus anecdotique, celui des Balkans. * On pourrait formuler la question en ces termes : en quoi l’Empire ottoman survit-il à sa destruction ? * Approche diachronique, à travers l’évolution de l’Empire ottoman, depuis ses fondements jusqu’à son démembrement, avec une attention particulière portée aux périodes de grandes réformes, qui marquent durablement et profondément les structures de l’empire. * Il faut préalablement définir la notion d’héritage : dans notre contexte, ce sont les influences de l’édifice politique ancien sur les nouveaux. Dans une acception de type postcolonial studies (puisqu’elles sont maintenant appliquées dans la littérature, en sus des empires coloniaux classiques, aux empires austro-hongrois et ottoman), ces influences ne seraient faites que de continuités guidées par un déterminisme fort de l’empire à l’Etat. La perspective adoptée ici est un peu différente et voit ces influences de l’empire sur les Etats aussi bien dans les continuités que dans les ruptures. * Il faut aussi définir le cadre impérial (structure politique vaste, multiculturelle, plurireligieuse, et plus ou moins centralisée selon les périodes) et le cadre national issu de sa décomposition et qui revêt dans cette région des formes assez particulières, généralement très éloignées de la formule