L'etranger d'albert camus
Albert Camus était un jeune philosophe, romancier et auteur dramatique originaire de l’ex-département de Constantine qui développa dans ses oeuvres un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine mais aussi sur la révolte comme réponse à l'absurde. Le mot « Absurde » est d’ailleurs une notion exprimée dans Le Mythe de Sysiphe (1942) du même auteur, et conceptualisée par Sartre dans L’être et le néant (1943), auteur auquel Camus se rattache consciemment. Mais l’absurde est apparu en premier lieu dans les romans dudit Sartre avec La nausée (1938) et L’étranger (1942), toujours de Camus : il désigne un sentiment né du divorce entre l’homme et le monde et du refus de toute espérance. Dès lors, en quoi peut-on dire que L’étranger est un roman de l’absurde ? Pour développer la question et permettre d’y répondre, il faudra envisager les différents aspects du thème abordé par la problématique en démontrant l’absurdité présente dans chaque évènement et l’évolution de ce personnage suite à ces évènements.
Dans un premier temps, Meursault apprend la mort de sa mère par télégramme. Cet épisode est capital. D’abord, il s’agit d’un évènement très grave : un être qui perd sa mère est déboussolé puisqu’il perd son ancrage, son origine, ses repères. Ensuite, la réaction de Meursault est surprenante : il ne manifeste aucune tristesse, il ne veut pas voir sa mère, il a une attitude nonchalante et en apparence très détachée. De plus, lors des funérailles, Meursault, accablé par le soleil, semble oublier la mort de sa génitrice. Cette première étape de l’histoire montre déjà l’absurdité du roman. D’une part parce que la mort d’une personne aussi fondamentale que la mère, et ce même si cette mort est inévitable, constitue à la fois une épreuve injuste et absurde : or la mort, même naturelle, ne prépare jamais un être