L'etre et le neant de sartre
A - L'être
Sartre veut poser une ontologie phénomènologique. L'intentionnalité (toute conscience est conscience de) chez Sartre se nomme "visée". Si toute conscience est conscience de, cette conscience de est une visée. Cette visée a pour effet de mettre en transcendance l'objet qu'elle vise. Ainsi, si je regarde ce cendrier, je vise ce cendrier et celui-ci devient "transcendant" pour ma conscience. Nous verrons que le mot transcendance est un poil plus complexe chez Sartre. La visée est une sortie hors de soi, l'ek-stase Heideggerienne.
Tout comme Merleau-Ponty, ou comme Nietzsche, il prône le refus des arrières-mondes. Pas de noumène, pas de chose-en-soi, pas d'être qui soutient le phénomène. L'être du phénomène réside dans son apparence même. Pour mieux comprendre la notion d'être, disons que l'on pourrait aussi dire "substance première", ou plutôt, "substance immanente", car "première" impliquerait aussi quelque chose de nouménal.
Ainsi pour Sartre, il n'y a que de l'être, pas de noumène, pas d'apparence. Le phénomène même, son apparition, son surgissement est de l'être.
Mais s'il n'y a que de l'être, il y a différentes manières de se positionner face à lui, ou différentes manières d'être. Il y a l'être en-soi, l'être en dehors de moi, en somme, fixe, identique à lui-même ; et l'être pour-soi, l'être déterminé par ma présence, qui prend du sens, et ce, sous l'égide de la conscience.
Or, le passage de l'être en-soi à l'être pour-soi n'est pas sans poser problème. Il va en effet falloir passer par un processus particulier, qui a pour but de nier l'être en-soi, de nier la fixité, l'absence de mouvement, l'absence de temps de l'en-soi, et ce processus de négation va précisemment être la néantisation.
B - Le Néant
Si l'être du phénomène réside dans son apparence même, s'il n'y a que de l'être, qu'est-ce que le néant ? Y a-t-il du néant en soi ? Sartre refuse catégoriquement cette proposition. Pour lui, le néant