L'excommunication de robert le pieux, jean-paul laurens 1875
En 1667, elle a été considérée par André Félibien, historiographe, architecte et théoricien du classicisme français comme le genre majeur de la peinture dans la hiérarchie des genres mais cela s'est atténuée, à la fin du xviiie siècle et au cours du xixe siècle avec l'essoufflement du classicisme , au profit d'autres genres tels que le portrait, les scènes de genre et le paysage.
Ainsi, nous étudierons l'Excommunication de Robert le Pieux de Jean-Paul Laurens.
Très attaché aux valeurs républicaines et farouchement anticlérical, Laurens se tourne avec prédilection vers les épisodes obscurs de l'histoire médiévale qui lui permettent de dénoncer l'intransigeance religieuse sous toutes ses formes. Robert II dit le pieux, fils d'Hugues Capet, fut excommunié pour inceste par le pape Grégoire V après avoir refusé de répudier sa seconde épouse et lointaine cousine, Berthe de Bourgogne. Comme souvent, chez Laurens ce n'est pas l'acte lui-même mais ses éloquentes conséquences qui sont retenues. Le tableau décrit ainsi l'instant suivant l'annonce de la décision papale. Nous pouvons voir à gauche le roi atterré avec son épouse. L'intérêt du tableau réside tout d'abord dans le choix du moment représenté. Nous sommes au paroxysme du drame : le cierge, symbole de la religion chrétienne est à terre, et le roi, atterré, a laissé tomber son sceptre, les représentants de l'Eglise leur tournent le dos. Le cadrage oblique nous fait à la fois saisir le départ des prélats, et la prostration des souverains, laissés seuls face à un dilemme cruel et terrifiant. Laurens utilise ce cadrage afin de mettre une distance entre la scène