L'exposition dans horace, de corneille
La scène se déroule entre Camille et Julie. Elle ressemble, par sa structure, à la scène précédente, les deux se réclamant d’une logique d’exposition. En effet, il y est question d’un échange personnage principal / confidente. Il s’agit là d’une constante de l’exposition classique : Julie étant la confidente à la fois de Sabine et de Camille, c’est par le truchement des confidences que les deux personnages veulent bien lui livrer que le spectateur est mis au courant des données statiques qu’il ignore encore. D’ailleurs, les deux premiers vers de la scène trahissent cet artifice, par lequel chacune des deux se livre successivement aux confidences. Le théâtre classique est un théâtre de la succession, même si la scène y perd quelque peu de son dynamisme. [imaginons la situation : sort Sabine, entre Camille, Julie étant tout ouïe] Toute la scène s’organise autour de la grande tirade de Camille : tout ce qui se dit auparavant la prépare ; tout ce qui s’en suit en est une conséquence, perceptible tout le long de la pièce.
I- Les préparatifs au récit : Par souci de vraisemblance, le récit d’exposition, rendu inévitable pour les besoins de clarté de l’intrigue, doit s’imposer naturellement au spectateur, donnant ainsi l’impression de faire partie de l’action. La doctrine classique a banni de la scène le personnage du chœur qui entrait, dès le lever du rideau, pour s’adresser au public en marge de l’intrigue et lui exposer les faits. Cette convention était parue aux classiques artificielle et peu vraisemblable, eux qui précisément voulaient faire coïncider la représentation théâtrale et la réalité. Le chœur fut remplacé par le personnage du confident, très utile pour ce genre de scène, car il joue naturellement le rôle d’accoucheur, de révélateur. Ce rôle, Julie le tient à la perfection dans cette scène, et la précédente. En effet, au lieu d’abonder dans le sens de sa maîtresse, Julie la provoque, la