L’Iliade et l’Odyssée d’Homère
I – Introduction

A – La question homérique

Elle porte sur l’identité de l’auteur, sur ses rapports avec l’Histoire réelle (guerre de Troie évènement ou fiction) et le passage de la tradition orale à la tradition écrite et enfin, sur l’inspiration de l’Iliade. Derrière l’Iliade, y a-t-il un homme, une tradition ? L’Iliade est-elle l’œuvre d’un seul homme ?

Jusqu’à récemment, on pensait qu’Homère était un auteur unique. La tradition le prétend aveugle donc on admettait qu’il avait dicté ses œuvres. C’est un peu l’image qu’Horace avait laissé d’Homère en affirmant qu’Homère avait existé. Mais à partir du XVIIème siècle français, certaines choses commencent à devenir troubles. La querelle des anciens et des modernes déstabilise l’image d’Homère. Un clan soutient que la littérature antique est le modèle absolu à suivre, les anciens, et les modernes critiquent la littérature antique et veulent créer quelque chose de nouveau. L’Abbé d’Aubignac fut le premier à émettre l’idée qu’Homère était un auteur incertain. Puis au XVIIIème siècle, un auteur allemand du nom de Wolf écrivit Prolegomena ad Homerum, dans lequel la remise en cause de l’identité homérique se fait encore plus pressante. Ces critiques s’attaquent à la qualité de l’œuvre. Ils montrent que la création des deux épopées est défectueuse. Certains détails sont trop peu cohérents pour avoir été rédigés par un seul homme. Ils émettent l’idée qu’au départ, il s’agissait de courts poèmes. Conflit entre les unitaires et les analystes.

Pendant longtemps, le prestige d’Homère a empêché toute remise en question de la réalité de ce qu’il raconte. Ce sont les progrès de la critique historique, la constitution de l’archéologie comme science qui ont fait qu’on a commencé à s’intéresser à l’arrière-plan de l’Iliade. Au XIXème siècle, Heinrich Schlieman a découvert le site présumé de Troie, Misène ainsi que Tirynthe. Ces découvertes sont très importantes puisque le roi Agamemnon est