L'immigration américaine
En invitant les sans-papiers à « s’auto-expulser » vers leurs pays d’origine — faute de quoi la police s’en chargerait —, le candidat républicain à l’élection présidentielle de 2012, M. Willard Mitt Romney, avait choisi la première option. Cette stratégie n’a pas séduit les millions d’électeurs hispaniques qui attendaient la régularisation d’un de leurs proches : battu le 6 novembre dernier par le président sortant, il n’a recueilli que 27 % de leurs suffrages (contre 71 % pour M. Barack Obama).
« Il est très difficile d’être entendu par les gens sur les problèmes de croissance économique, de taux d’imposition ou de sécurité sociale s’ils pensent que vous voulez expulser leur grand-mère », lança, quelques jours après le scrutin, le sénateur de Floride Marco Rubio, étoile montante du Tea Party. A supposer qu’il espère remporter des élections présidentielles — et non plus seulement des législatives, où le découpage en circonscriptions permet à ses candidats de s’appuyer sur un électorat blanc solide —, le Parti républicain doit remiser sa rhétorique