«L'interférence comme problème sociolinguistique»
Introduction
Le présent ouvrage est consacré au problème de l'interférence linguistique. Son but est de révéler et décrire le caractère de l'interférence qui détermine la spécificité des fautes dues à l'interférence chez les gens apprenant une langue étrangère. Pour atteindre le but indiqué il est nécessaire de résoudre les problèmes suivants: 1) déterminer la notion de l'interférence; 2) éxpliquer en quoi consiste le problème de l'interférence linguistique; 3) étudier l'interférence aux différents niveaux de la langue; 4) analiser les fautes typiques des parleurs des langues étrangères.
1. La notion de l'interférence D’après le «Dictionnaire linguistique et des sciences du langage» (1994) on a interférence quand un sujet-bilingue utilise dans une langue-cible A un trait phonétique, morphologique, lexical ou syntaxique caractéristique de la langue B. L’emprunt et le calque sont souvent dus, à l’origine, à des interférences. Mais l’interférence reste individuelle et involontaire, alors que l’emprunt et le calque sont en cours d’intégration ou sont intégrés dans la langue A. Un Français parlant russe pourra ne pas rouler la consonne «r» et lui donner le son qu’elle a en français. Un Allemand qui parle français pourra donner au mot français «la mort» le genre masculin du mot allemand correspondant «der Tod» (interférence morphologique). Pour dire «Je vais à l’école» un Français parlant anglais pourra utiliser pour joindre «school» à «I am going» la préposition «at» (qui est parfois l’équivalent de «à»), alors que l’anglais utilise «to» après les verbes de mouvement (interférence syntaxique). Un Italien parlant français pourra dire «une machine» (macchina) pour «une voiture» (interférence lexicale). Une autre définition est donnée par U.Weinreich, linguiste