l’opinion nie l’expérimentation ou la réalisation intérieure de ce qui est authentique. Seule la vérité est tolérable dans l’esprit de celui qui se libère des opinions toutes égocentriques mais cette intolérance vis-à-vis de toute opinion doit-elle entraîner l’intolérance vis-à-vis des personnes qui restent inauthentiquement attachées à leurs opinions égocentriques ? [argument 1 de la deuxième partie]Tolérer n’est pas forcément encourager mais laisser être. Le primate qui s’est mis à penser pour la première fois a-t-il méprisé ses congénères incapables d’accomplir la même opération ? Non, il était tout simplement d’une autre espèce, mieux doté pour vivre. Celui qui est plus conscient regarde avec tristesse voire avec compassion ceux qui le sont moins. Il supporte le poids d’une ignorance où lui-même se tenait précédemment.[argument 2 de la deuxième partie]Il laisse les autres être ce qu’ils sont tant qu’ils lui permettent d’exister. Une opinion intolérante est tolérable en droit tant qu’elle ne produit pas l’intolérance en fait. « Tout peut se dire », comme le dit Raoul Vaneigem (philosophe belge contemporain) mais bien sûr pas se faire.
[transition critique introduisant la troisième partie]Mais n’y a-t-il pas un impensé ? Une insulte n’est pas seulement une parole mais aussi un acte. La parole peut agir et faire agir. Tolérer le discours xénophobe ne risque t-il de nous en faire les complices ? [argument 1 de la troisième partie]Comme le souligne Comte Sponville la tolérance est une vertu non un droit. Le xénophobe n’a pas à exiger qu’on le tolère, on tolère déjà son existence et son inauthenticité. La vertu de tolérance doit avoir en vue le droit à la liberté d’expression. La Tolérance doit servir la liberté de conscience même si celle-ci se trompe comme le souligne Voltaire. Ainsi si des actes et des paroles menacent ces droits, nous devons y être intolérant.[argument 2 de la troisième partie]La nécessité de faire des lois pour limiter les agissements de ceux