L'ère du vide
La séduction est présentée ici comme le rapport social dominant, réglant la consommation et la société dans sa globalité. Elle n’a rien à voir avec l’aliénation des consciences, elle organise le monde et a pour but essentiel la diversification de l’offre, et la multiplication des choix pour chacun. L’individu peut ainsi tout personnaliser, jusqu’à l’information et le savoir, grâce au développement des technologies modernes. La séduction se fait en fait procès de psychologisation et personnalisation, en rupture avec la société disciplinaire et coercitive, marquant ainsi la société post-moderne. Et même le politique entre dans ce même processus d’humanisation-psychologisation. On en vient à se demander si le porno, ne serait pas une figure de la séduction, « déstandardisant », et responsabilisant le corps et le sexe, abolissant les rigidités, l’Interdit et la Censure.
La société post-moderne est passionnée par le rien, le désert et le néant, encourageant à un vide émotionnel et à la désaffection des institutions et des valeurs des époques précédents (Travail, famille, Eglise, syndicats). Ce « rien » post-moderne ne peut cependant pas être apparenté aux nihilismes « passif » ou « actif » de Nietzsche, ne s’accompagnant ni d’une détresse métaphysique ou d’un sentiment de l’absurde. Au contraire, il est synonyme de détente et de désengagement émotionnel. La société post-moderne est en fait une société d’indifférence. Certains syndicats ou partis politiques, essayent pourtant de combattre cette apathie par la surinformation mais ils ne font que renforcer cette indifférence par saturation. Cette désertion envahit toute la société, jusque dans les sphères du privé, pouvant conduire au suicide. Mais non, celui ci demande à présent, dans une société post-moderne, bien trop d’investissement. C’est la solitude qui est alors commune à tous, n’ayant plus rien d’héroïque ou de romantique.
La société post-moderne est