L'échec de la protection de l'enfance
L’histoire de l’enfant en tant que sujet ne débute que lorsqu’on commence à l’écouter.
Le mot « carence » indique qu’un enfant manque de certains apports affectifs, intellectuels… Cette carence a un impact irrécupérable par un apport ultérieur. Tout manque est en soi à l’origine d’autres processus.
Une partie de l’enfant adore, au sens idolâtrique du terme, ses parents comme des divinités qui sont intouchables, ne permet absolument pas être critiqués. Et l’expérience montre que plus un parent est insatisfaisant, moins il est critiquable et plus l’enfant trouve d’argument pour l’innocenter. D’ailleurs, il arrive que l’enfant se culpabilise et pense que l’inadéquation de ses parents est due à lui.
« L’indice de contamination » désigne le temps durant lequel l’enfant est perturbé après le moindre contact avec son parent (parfois simplement par une lettre). Il est alors fréquent que ces troubles ressurgissent pendant plusieurs jours.
Il arrive que les parents exercent une séduction narcissique. Cette séduction constitue une captation très puissante de l’enfant par ses parents, elle a des effets dévastateurs et entraîne presque inévitablement la destruction du placement familial si des visites médiatisées ne sont pas mises en place alors de manière très rigoureuse. Cette séduction narcissique peut consister en l’évocation d’une relation idyllique ancienne, paradis perdu qui n’a en fait, jamais existé, ou en la détention d’une partie de l’histoire de l’enfant. * La séparation
Séparer un enfant de ses parents pour un placement est un acte grave, un des plus graves qu’une société puisse demander d’effectuer à ses représentants. La séparation de l’enfant à ses parents comporte quelques limites : la séparation protège physiquement l’enfant mais ne traite pas les difficultés psychiques engendrées par la situation antérieure ; la séparation peut être traumatique et nocive en