L'école des femmes, Horace : un amoureux de convention ?
Un jeune damoiseau
Horace répond au type de l’amoureux de convention, du jeune premier. Il est beau et à la mode, en quête d’aventure galante. Dans l’acte I, il emprunte à Arnolphe de l’argent et lui expose son goût pour les « divertissements » (v290). Sa jeunesse l’expose au reproche de superficialité et d’immaturité. En faisant d’Arnolphe le confident de son amour pour Agnès (v317 à 327), il témoigne d’une certaine imprudence. Il ne connaissait certes pas d’identité précise sur Monsieur « de la Zousse, ou Source » (v328), mais il s’est abstenu de toute vérification.
Un amoureux sincère
Horace, avec l’assurance de son jeune âge, rend compte à Arnolphe (v962 à 974) des diverses manœuvres dont il use pour parvenir à ses fins auprès d’Agnès. Il est très vite séduit par la jeune fille, et se révèle sincère. Il en vient même à admirer l’intelligence (v923) de celle qui, malgré son manque d’éducation, découvre bien vite les vertus de la ruse. Horace le séducteur est donc loin du portrait qu’Arnolphe fait de lui en manipulateur diabolique, à l’image de tous jeune gens »dont la gueule altérée/De l’honneur féminin cherche à faire curée » (III,1,v 655-656). Les « damoiseaux » sont pour la barbon de « vrais Satans » (v 655), effrayantes bêtes uniquement attachées au vice et à la perte morale des jeunes filles. Horace, au contraire, avoue son « pur amour » pour Agnès (v1416), à qui il offre son cœur et la certitude de son engagement pour la vie. Le mariage vient logiquement récompenser la vertu et l’honnêteté de ce jeune homme, après quelques moments d’inquiétude (acte V, 6, 7 et 8), destinés à préserver l’effet de suspens du dénouement, suite à l’arrivée de son père et à la découverte de la trahison d’Arnolphe.
CONCLUSION
Dans cette « grande comédie », Molière présente des personnages dont l’identité est ambiguë et en évolution. La pièce nous offre le spectacle de leurs métamorphoses. Ils quittent progressivement les masques qui