L'école du risque
Toutes les enquêtes le disent : pour 85 % des 12-25 ans, la jeunesse est synonyme de bonne santé. Les affections les plus courantes dans cette tranche d’âge sont souvent bénignes : problèmes ophtalmologiques, dentaires, respiratoires et dermatologiques. Pour le reste, les jeunes sont globalement en meilleure forme que leurs aînés. Ce constat doit cependant être nuancé, tant le passage de l’enfance à l’âge adulte constitue un entre-deux fragile, qui comporte des risques particuliers. Comme le note la Fondation de France, « la médecine (…) fait encore aujourd’hui une place trop modeste à cet âge dont un des traits majeurs est la propension à prendre des risques, à se mettre physiquement et moralement en danger. » Si l’adolescence n’est pas une maladie, il y a lieu cependant de prendre en compte les spécificités de cette classe d’âge pour apporter des réponses adéquates, d’un point de vue sanitaire mais aussi d’un point de vue éducatif et préventif.
Accidents et suicides : période à risque
Caractéristiques de « l’âge des possibles », la recherche des limites et le désir d’expérimenter débouchent sur des conduites à risques parfois douloureuses. En témoignent les chiffres de la mortalité par accident, représentant 48,7 % des causes de décès entre 15 et 19 ans. Parmi ceux-ci, 82 % sont des accidents de la circulation, dont beaucoup en deux roues, avec une surmortalité masculine. Ces chiffres du Centre d’épidémiologie des causes de décès (Inserm) sont d’autant plus inquiétants que les accidents de la route diminuent pour l’ensemble de la population, comme si les campagnes de prévention ne touchaient pas les jeunes.
Le risque peut prendre une tournure destructrice, voire auto-destructrice. Ainsi le suicide est-il la deuxième cause de mortalité des jeunes, bien plus fréquent que dans la population globale : 11 % des décès des 15-19 ans, 17 % pour les 20-24 ans (d’après le rapport de mission 2006 du Pr