L'écrivain engagé

353 mots 2 pages
souhaitons – le vieux débat qui a souvent opposé depuis le XIXe siècle les tenants d’une littérature qui se suffit à elle-même à ceux qui ne jurent que par sa fonction sociale. L’art doit-il être utile ? En 1834, Théophile Gautier, dans sa préface à son roman Mademoiselle de Maupin, considérait une réponse positive à cette question comme une pure hérésie. À ceux qui croyaient que le poète avait un rôle social à jouer, il affirmait qu’« il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ». Pour Gautier, la littérature ne pouvait pas être au service d’autre chose que la beauté. Et il se gaussait de ceux qui étaient en désaccord avec sa vision, rappelant sur un ton sarcastique qu’« on ne se fait pas un bonnet de coton d’une métonymie, on ne chausse pas une comparaison en guise de pantoufle; on ne peut se servir d’une antithèse pour parapluie ». Plus d’un siècle après, en 1957, Albert Camus présente les choses tout autrement, dans son « Discours de Suède », alors que l’Académie Nobel lui remet son grand prix de littérature : « Le rôle de l’écrivain […] ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd’hui au service de ceux qui font l’histoire ; il est au service de ceux qui la subissent. Ou, sinon, le voici seul et privé de son art. » On le voit, c’est là une position à l’opposé de celle de Gautier, puisque ce dernier refuse à la littérature, et à l’écrivain, toute fonction sociale, et ainsi, tout engagement. Camus est, cependant, de tous les écrivains que l’on dira engagés, celui qui a le mieux fait la preuve que l’engagement présent dans un texte littéraire n’en diminue pas nécessairement les qualités littéraires, et que la rencontre entre le social et le littéraire est non seulement légitime mais, selon lui, nécessaire. Au surplus, les romans de Camus, de L’étranger à La chute, témoignent d’une recherche esthétique que n’aurait certainement pas désavouée Théophile

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