L'écume des jours
Construit avec minutie, ce roman multiplie les personnages, points de vue narratifs et intrigues secondaires diverses autour d'une histoire centrale. Par la liberté de l'écriture et la multiplicité des angles de vue, Gide se détache de la tradition littéraire du roman linéaire. À travers le personnage d'Édouard il montre les limites de la prétention du roman à reproduire le monde réel et ouvre ainsi la voie à la recherche plus large d'une écriture créatrice.
Ce roman aujourd'hui est considéré comme l'un des plus significatifs du XXe siècle, précurseur de mouvements littéraires comme le Nouveau Roman. En 1950, ce roman fut inclus dans la liste du Grand Prix des meilleurs romans du demi-siècle.
Par ailleurs, Gide illustre dans cette œuvre les idées sur l'homosexualité et la pédérastie qu'il théorise dans divers essais comme Corydon. Sommaire[masquer] |
Ce roman est difficile à résumer car les intrigues et personnages sont multiples et s'enchevêtrent les uns les autres. Toutefois, il est possible de dégager une histoire centrale autour de trois personnages, et plusieurs intrigues secondaires qui en partent ou y reviennent.
L'histoire centrale est celle de trois personnages, deux jeunes lycéens et un écrivain de trente-huit ans, durant les quelques mois d'un été et d'un automne.
Bernard, jeune parisien de dix-sept ans, sur le point de passer son baccalauréat, tombe par hasard sur des lettres d'amour adressées à sa mère et découvre qu'il est le fruit d'un amour interdit entre cette dernière et un amant de passage. Il en conçoit un profond mépris pour l'homme qui l'a élevé sans être son géniteur et qu'il