L'étranger, un roman en rupture avec les codes traditionnels
1177 mots
5 pages
l'étranger, un roman en rupture avec les codes traditionnels A) Un personnage de roman original - Oralité apparente du discours : Phrases apparemment très simples : voir les trois premières lignes. Le discours est à peine plus construit que le télégramme retranscrit dans le premier paragraphe. Ecriture parfois même sous forme de notes : « cela ne veut rien dire », « toujours à cause de l’habitude », «C’était vrai ». Phrases réduite parfois à la plus simple construction grammaticale possible : noter par exemple la récurrence du schéma Sujet-Verbe-Complément. Les propositions sont placées de manière extrêmement classique : « Comme il était occupé, j’ai attendu un peu » = Marque du journal intime, mais également gage de vérité. Pas de réelle mise en doute de la véracité des événements relatés : pas de soupçon du lecteur. Renforce d’autant plus cette entrée dans la vie – la conscience – du héros. Il s'exprime comme un enfant, ou sans longues phrases complexes (Telles que nous avons dans les romans traditionnels, voire Proust notamment). Sa façon de s'exprimer annonce un personnage étrange, non conforme à l'idée que l'on se fait d'un héros à part entière. - Successions d’actions mécanisées : Premier malaise cependant apparaît très rapidement. La succession des événements est extrêmement brève, puisque les faits sont consignés de la manière la plus épurée possible. Par ailleurs, l’absence assez frappante de termes de liaison (asyndètes) crée l’illusion d’une succession d’actions mécanisées : « l’asile est à deux kilomètres du village. J’ai fait le chemin à pied. J’ai voulu voir maman tout de suite. » - Découverte d’une intériorité, certes. Mais d’une intériorité particulière qui, si elle semble s’offrir totalement au lecteur sans faire la moindre impasse sur les actions vécues, n’en est pas moins problématique par sa neutralité évidente. Le lecteur se trouve alors face à un genre romanesque inhabituel, et perd rapidement ses repères.
- Le degré zéro