L'étranger vs. les belles-soeurs
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Au cours du 20ème siècle, une révolution des mœurs québécoises s’est fait sentir avec l’abandon progressif de la religion et la lutte pour les droits de la femme. C’est ce que nous pouvons déduire en lisant la légende L’étranger de Philippe Aubert de Gaspé, ainsi que la fameuse pièce de théâtre de Michel Tremblay intitulé Les belles-sœurs (1965). Philippe Aubert de Gaspé, descendant de la noblesse française et haut placée pour la milice de Québec, est considéré comme le premier romancier québécois faisant de lui un écrivain dédié aux traditions de son époque. De son côté, Tremblay été plus préoccupé à libérer les femmes de leurs routines infernales en choquant ses spectateurs et en poussant les femmes à la révolte. Malgré la différence d’époque, ces derniers présentent le plaisir comme étant diabolisés pour les femmes dans leur légende et leur pièce de théâtre respective. Représentés par l’envie de biens matériels des personnages, en plus des sorties audacieuses de ces femmes, nous nous retrouvons avec une confrontation entre le bien et le mal.
À première vue, les femmes, de la pièce de théâtre de Tremblay et de la légende de Aubert de Gaspé, montre un certain besoin de détenir des biens matériels qui selon eux leur permettrait de vivre une vie meilleure dans une époque difficile pour tous. Pour ce qui est de Germaine Lauzon, le concours des timbres était bien la seule façon de rehausser sa qualité de vie. Elle pouvait enfin s’offrir ce dont elle avait toujours rêvé, mais n’avait jamais pu s’offrir : « Germaine Lauzon : […] C’est ben pour dire, hein? Un million! [...] J’pense que j’vas pouvoir toute prendre c’qu’y’a d’dans! J’vas toute meubler ma maison en neuf! » (Les belles-sœurs, p.10). Le joual montrant un niveau d’éducation assez bas, démontre par ce fait une vie de paysan qui se nourrit de rêves. Cette envie de luxe, qui est considérée comme un des péchés capitaux, lui monte à la tête de façon à ce qu’elle dénigre sa voisine en insinuant qu’elle aura une