L'étranger
En étudiant le vocabulaire technique au stade de la formation des mots et de leur diffusion, l’auteur a été amené à constater que l’invention sur le plan des choses et des concepts se coulait, dans la plupart des cas, dans les structures offertes par l’ensemble du lexique d’une langue. Il y a donc une permanence d’un modèle de création lexicale, mais avec création de nouveaux modèles à partir de la phrase. Toute langue évolue, surtout à notre époque, avec une grande rapidité : Il n’est que de voir la liste des mots nouveaux ajoutés à chaque édition d’un « Petit Larousse » : mots nouveaux, mots à la mode, et plus encore néologismes.
Qu’elle vienne de l’évolution de la science et de la technologie ou du transfert de mots étrangers d’une langue dans l’autre, cette mutation est un signe de l’évolution de notre civilisation. Etudier cet apport de mots nouveaux, c’est étudier les processus par lesquels ils se créent. L’auteur se réfère ici à Chomsky, dont il pense séduisante par sa puissance d’explication. Par son principe même, elle lie la création lexicale ‘a la formation des phrases. « Une nouvelle unité lexicale :
-est la transformation d’une phrase première, implicite ou réelle, elle est un moment de la montée de la phrase en tant que reformulation lexicale. Sous cet angle, la néologie est intégré à l’activité même du langage »
Mais Louis Guilbert s’appuie aussi sur les travaux du linguiste soviétique S.K. Saumjan et sa grammaire générative applicative. Ce que Saujman appelle le « modèle générateur de phrases, théorie qui semble perfectionner l’explication chomskienne. L’auteur conclut, de son côté, qu’il ne faut d’ailleurs pas opposer, mais qui se complètent : à partir de la structure même de la phrase et la créativité selon la reproduction sociale, que ce soit discours individuel ou discours d’un groupe correspondant ‘a une étape historique déterminée. Ce sont ces deux données qui décrivent et expliquent l’évolution lexicale d’une