L'île des esclaves
C'est avant tout une comédie que Marivaux a mis en scène au 18ème siècle avec "l'île des esclaves". Sans pour autant se limiter au rire, le dramaturge y présente également une idéologie, où toute la société est remise en question par une inversion des rôles entre maître et valet. Pouvant donc être qualifiée de révolutionnaire, la pièce expose en effet des maîtres de haute position sociale réduits à l'état d'esclavage. Au début de cette scène 9, Arlequin et Iphicrate entament une conversation sur la nature des relations qui unissent le maître à l'esclavage. Ainsi, cette scène peut être vue comme la scène de résolution entre Arlequin et Iphicrate, donc comme un réglement de la situation, d'abord par l'apparent retour à la situation initiale, ensuite par le fait que cette scène est avant tout une leçon d'humanité pour les deux protagonistes.
I - Un apparent retour à la situation initiale
A. Une scène de bilan.
* Dès la première réplique du texte, les personnages évoquent les relations qu'ils entretenaient avant le naufrage (cf. recours aux temps du passé). Chacun fait le bilan de ses souffrances, notamment Arlequin qui répond aux récriminations d'Iphicrate en lui rappelant son passé rude et dur à Athènes. Arlequin reprend les termes par lesquels Iphicrate se lamente : les allusions répétées à l'affliction du maître et aux défauts de l'esclave témoignent d'un désir de comparer la situation de chacun (cf. Le jeu des pronoms possessifs). * Ce qui aboutit à une hiérarchisation et une comparaison des douleurs, des souffrances et des torts. Arlequin a beaucoup plus souffert qu'Iphicrate (sa servilité fut plus dure).
B. Des résolutions optimistes.
* A l'évocation d'un passé meilleur succèdent de multiples allusions à un avenir meilleur (cf. les verbes au futur). Les deux personnages désirent sortir de l'impasse de cette situation et se pardonnent.
C. Un échange des rôles.
* Le changement intervient de manière