Le temps de toutes les folies, Hollywood et son « star système ». C’est la fin de la guerre, l’espoir d’un monde meilleur avec son lot de starlettes aux déhanchements coquins et au poitrines agressives, de « va va voom girl » qui ventent les mérites d’une conduite sportive au volant d’une Cadillac, des formes aérodynamisées, des femmes aux teints de poupée, des chanteurs adulés : des « love me tenders, Darling ». C’est le «glam », le « glitter »…par le foisonnement d’objets, de chromes rutilants, l’Amérique du « hula hoop » se transforme en un vaste terrain de contorsions où le kitsch, par accumulation, devient le maître mot de la décoration.
On trouve parfois en français la dénomination en anglais : les fifties, compte tenu du rayonnement économique et culturel des États-Unis, grand vainqueur de la Seconde Guerre mondiale lors de la décennie précédente. À côté de ceux qui entrent sous les clauses de l'accord bracero, beaucoup de Mexicains entrent sans papiers aux États-Unis car ils savent qu'ils ne remplissent pas les conditions pour immigrer légalement. Certains chercheurs affirment que leur nombre était au moins égal à celui des migrants légaux. Ces travailleurs sont ceux qui se sont retrouvés dans les situations les plus vulnérables et ont été victimes de nombreux abus (salaires impayés, loyers énormes ne permettant que de vivre dans des habitations de très mauvaise qualité, violences racistes etc.) en raison de la menace qu'il était facile de faire planer sur eux de les dénoncer aux autorités migratoires. Le Texas est l'État dans lequel ces discriminations avaient la réputation d'être les plus dures et c'est ce qui poussa le gouvernement mexicain au début du programme bracero à ne pas autoriser le travail de ses ressortissants dans cet État. En 1954, l'opération wetback déportait de force principalement par camion plusieurs centaines de milliers de Mexicains résidant sans documents aux États-Unis (expulsant du même coup par erreur nombre de citoyens