L etat vise t-il le bien-être de ses citoyens ?
Nous nous interrogeons ici sur les relations entre l Etat et ses citoyens. L Etat, qu on l envisage en tant qu institution légitime ou tyrannique sera considéré comme élément stable. Les citoyens désignés dans le sujet représentent le groupe, la communauté de tous les individus vivant dans cet Etat. On dit ici les citoyens « siens ». Cela implique l existence d une relation entre l Etat et les citoyens. Le pronom « ses » indique une identification des citoyens à cet Etat. Or s il y a identification on peut s attendre à un rôle, une responsabilité de l un pour les autres. Nous nous poserons alors la question de la nature, l existence même de ce rôle, et de quelles manières il s exerce. Nous nous arrêterons également sur l utilisation du verbe « viser ». Nous l envisagerons dans un premier temps dans le sens de « chercher à », «vouloir ». L Etat, l institution étatique veut-il le bien-être de ses citoyens, cherche t-il le bien-être des individus constituant cet Etat ?
Si l on prend l exemple de démocraties modernes, l Etat est légitime par la souveraineté du peuple. Les citoyens votent pour décider de ceux qui incarnent cet Etat, le représentent. Il est donc sensé de penser que ces citoyens reconnaissent cet Etat, le choisissent conforme à l idée qu ils ont de ce qui est bon pour eux, de ce qui constitue une forme de bien-être. On peut alors considérer l Etat comme prolongement des citoyens. Il les représente, et par là se trouve investi d un rôle. On peut donc penser que l Etat se trouve chargé d une mission de protection. Dans ce cas, l Etat se doit d assurer à ses citoyens une forme de bien-être. Mais ce postulat présente des limites, menaçant le bien-être même d un chacun. L Histoire l a prouvé à plusieurs reprises, la distinction entre un bienfaisant rôle protecteur et un inquiétant rôle d inquisiteur de l Etat est ténue. Le mot «surveillance » ne signifie-t-il pas à la fois vigilance bienveillante et