l expedition francaise
Napoléon Bonaparte
La guerre continue contre l’Autriche et l’Angleterre. À l’issue de l’éclatante campagne d’Italie menée par Napoléon Bonaparte, l’Autriche vaincue est contrainte de signer le traité de Campo Formio en octobre 1797. L’Angleterre reste alors le principal ennemi que la France veut atteindre dans ses intérêts économiques lorsqu’elle confie à Bonaparte l’expédition d’Égypte. Le Directoire n’est d’ailleurs pas fâché d’éloigner ce général trop populaire dont il a pu mesurer toute l’autorité et l’ambition en Italie.
Le 19 mai 1798, un corps expéditionnaire de 38 000 hommes quitte Toulon, emmenant une Commission des sciences et des arts constituée de plus de 150 savants et artistes. Pour des raisons stratégiques, la destination finale est tenue secrète. Le 28 juin, Bonaparte dévoile enfin le but de cette équipée maritime, et, le 1er juillet, l’expédition atteint Alexandrie. Les succès militaires (bataille des Pyramides, 21 juillet) et les revers (destruction de la flotte par les Anglais à Aboukir, 2 août) se succèdent pour aboutir à la capitulation française en 1801. Néanmoins, les travaux et études que les savants et les artistes ont consacrés à l’Égypte ancienne et moderne sont une incontestable réussite. Ingénieurs du génie civil et militaire formés dans les grandes écoles (École polytechnique, École des ponts et chaussées), architectes, dessinateurs, tous étaient très jeunes et ont travaillé dans des conditions extrêmement difficiles : chaleur, maladies, insécurité, manque de temps et de matériel. Ils ont cependant recueilli des informations précieuses, précises et abondantes, ensuite rassemblées dans un ouvrage monumental : Description de l’Egypte, ou Recueil des observations et recherches qui ont été faites en Egypte pendant l’expédition française. Outre la volonté de vaincre enfin l’Angleterre, l’expédition de Bonaparte en Égypte est significative de l’attrait exercé par l’Orient dans l’Europe à la fin du