l'incendie
Introduction
L’incendie[1] est l’un des plus célèbres romans de Mohammed Dib, il fait partie de ses écrits classés par la critique comme étant « réalistes », car son écriture connaîtra parla suite une bifurcation vers l’onirisme, le fantastique et l’allégorique.
D’autre part, L’incendie est une partie constituante des premières œuvres classées sous l’égide de la trilogie« Algérie » inspirée par la ville natale de Dib, où est décrit, dans une « écriture de constat », l'atmosphère de l'Algérie rurale
Cette trilogie contenant trois grandes œuvres : La grande maison (1952)L’incendie (1954) et Le métier à tisser (1957), met en scène dans chaque roman le personnage Omar, l’accompagnant ainsi dans différents espaces et étapes de sa vie. Dib y témoigne tel un « écrivainpublic », à partir de faits authentiques, de la misère des villes et campagnes, des grèves des ouvriers agricoles, et des revendications nationalistes naissantes.
Il n’est pas anodin de rappeler quel’auteur algérien s’inscrit dans la tradition humaniste et universaliste, dont le but est de présenter au monde « l’indigène » communément perçu comme étrange voire « barbare » par les idéologiescoloniales, entre autre par le biais du roman exotique et colonialiste. Il n’est pas superflu également de rappeler que l’œuvre de Dib, enracinée dans les cultures d’un peuple déchiré et contemporained’une histoire tourmentée, accompagne toutes les étapes de la décolonisation algérienne ; de la prise de conscience à la tragédie de libération nationale.
C’est dans cette perspective qu’on peutavancer que l’Histoire et l’Idéologie sont indissociables de la littérarité de Dib.
Par ailleurs, une œuvre littéraire supposant un tel projet idéologique, se lit à plusieurs niveaux, oùs’imbriquent sens littéral et implicites ou sous-entendus produits par le travail textuel de l’auteur. C’est pourquoi on propose l’analyse du prologue de L’incendie afin d’illustrer quelque peu... [à continuer]