L'ingénu
Analyse de texte du conte philosophique
L’Ingénu de VOLTAIRE / 1767
L’Ingénu de Voltaire, un conte philosophique de 1676, tiré d’une histoire véridique, nous raconte le récit d’un jeune Huron fraîchement débarqué en France. À cet égard, ici, nous tenterons de tracer le portrait psychologique de ce personnage complexe, qui charme et intrigue à la fois.
Ce n’est pas à tous les jours qu’un Huron pure laine débarque sur le quai de la Baie de Rance pour faire connaissance avec l’abbé de St-Yves, sa sœur Mademoiselle de Kerkabon et une bande de curieux. Aux travers de ces rencontres, nous découvrons que notre personnage a un esprit fort ouvert, probablement dû au fait qu’il vive en toute liberté : « Le jeune homme leur répondit qu’il n’en savait rien, qu’il était curieux, qu’il avait voulu voir comment les côtes de France étaient faites » (I.40 a 45). En effet, ce jeune homme jouit d’une liberté que les Européens ne peuvent concevoir, en partie à cause de la prise de possession anglaise qu’ils ont subie et de la politique qui en découla : « […] qu’il était venu, et qu’il allait s’en retourner » (I.40- 45).
Le personnage autochtone que nous étudions ici attire tous les regards et surtout celui des jeunes femmes, célibataires ou mariées. Ces dernières, curieuses de l’exotisme du jeune homme, le questionne et l’admire à la fois. Toutefois, notre jeune Ingénu ne semble pas être sensible à la flatterie : «Tout le monde lui parlait et l’interrogeait à la fois ; le Huron ne s’en émouvait pas » (I.56- 65). Vous acquiescerez qu’il est quand même curieux qu’un Huron portant le nom d’Ingénu ne soit ni gêné, ni intimidé par tant d’attention.
À cet effet, voici la définition du mot « ingénu » : Candide, innocent, simple, naïf, sincère. Cet éclaircissement nous fait comprendre pourquoi, dans sa tribu, on l’appelle l’Ingénu : « On m’a toujours appelé l’Ingénu, reprit le Huron et on m’a confirmé ce nom en Angleterre, parce que je dis toujours naïvement ce que je